Je vais essayer de vous décrire comment j'ai vécu cette journée incroyable et qui va faire date dans l'histoire de notre pays. Je reviendrai dans un autre article sur les enseignements à tirer de ce qui s'est passé hier à Paris, place de la Bastille.
La force d'une énergie et sa joie
C'était un moment intense, dense d'où se dégageait une énergie et une joie qui semblaient être enfouie au plus profond de chacune des personnes présentent à ce rassemblement. Cette impression diffuse d'être là, ici et maintenant, pour défendre des valeurs communes, une façon de penser son rapport au monde. J'ai en mémoire des scènes que l'on ne voit pas dans des manifestations ordinaires. Non, hier ce dix huit mars 2012, c'était autre chose, autre chose de plus fort, de plus grand que soit. On le devinait, cela nous dépassait sans nous échapper.
C'était tout simplement le sentiment que l'espoir était de retour!
Je revois cette femme, ses deux enfants, l'un dans sa poussette qui rigolait, l'autre d'une dizaine d'années qui semblait incrédule face à sa mère qui dansait au milieu du boulevard Henry IV, et son mari qui la filmait avec son téléphone portable. Sa danse un peu désordonnée mais plein de vie et de grâce, conférait à ce corps une liberté et une force plein de délicatesse. Elle était libre et belle. J'ai croisé également, plusieurs fois durant cette marche soutenue et rapide, comme pour rattraper tout se temps perdu ces vingt dernières années, des personnes qui versaient quelques larmes.
Une fierté retrouvée
Une fierté retrouvée
Moi même, en arrivant sur cette place, une émotion soudaine et incontrôlée m'a submergé. Je sentais au plus profond de mon être cette impression diffuse d'écrire modestement une partie, infime, de l'Histoire de ce pays, de mon pays. J'ai repensé à mon père que je n'ai pas connu et qui fut résistant avec son frère puis qui à la Libération intègrera l'armée Française pour libérer l'Europe du joug nazi. Malheureusement, il fera ensuite parti du corps expéditionnaire en Corée et en Indochine ou il sera blessé et sera rapatrié sanitaire pour décéder plus tard de ses blessures. Une fierté retrouvée, c'est aussi cela que venait chercher tous ceux qui était présent cet après-midi de mars.
"La table renversée" d' Alain Domagala en forêt de la Haute-Lande |
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