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dimanche 26 février 2012

Interview publié dans l'Humanité dimanche 26 février


Photo publiée journal L'Humanité 




Cet interview permet de bien comprendre les enjeux et les perspectives possibles pour élaborer des alternatives à la mise en coupe réglée d'un pays et de son peuple. La Grèce est le champ d'expérimentation de ce "capitalisme fou" et inhumain.
Elle révèle également les approches différentes qui existent entre les différentes composantes de la Gauche Hellénique. Ce peut-être un handicap pour pouvoir peser efficacement face à l'oligarchie européenne et la classe dirigeante prête à tout pour maintenir ses privilèges exorbitants. Néanmoins, les actions du peuple Grec commencent à saper la coalition au pouvoir. Cette résistance doit nous servir de leçon pour les combats que nous avons commencer à mener ici en France et plus particulièrement au cours de cette campagne présidentielle qui s'annonce comme un moment charnière pour redonner de l'espoir et construire une alternative au capitalisme mondial. Le vote Front de Gauche et pour son candidat Jean-luc Mélenchon donnera le "La" pour les législatives qui suivront mais aussi pour les futurs combats sociaux dans toute l'Europe.
Grèce : Entretien exclusif avec le député KKE Yannis GkiokasSelon différents sondages récents, les trois partis de gauche, qui ont refusé de cautionner le programme de la Troïka, recueillent entre 38% et 42,5 %. Le parti de la gauche démocratique effectue une percée spectaculaire pour atteindre entre 16% et 18 %. A ses côtés, le parti communiste grec (KKE) et la coalition de gauche radicale (Syriza) recueillent respectivement 12 % à 14% et 11% à 12,5 %. La gauche serait donc en mesure de remporter des élections législatives si elles se tiennent.
Envoyé Spécial. Il semble cependant que la troïka, et les dirigeants de l’UE, exigent des partis qu’ils s’engagent à respecter le programme pour accorder la tenue de ces élections. Les attaques contre les principes fondamentaux de la démocratie se multiplient dans le pays même où elle trouve ses racines, la Grèce.
Les attaques sociales se font, elles, sans cesse plus sentir par la population : le chômage augmente, le niveau de vie baisse. Yannis Gkiokas est député KKE. il explique au site internet de l’Humanité la vision de la crise et la politique qu’il défend à la Vouli.
Quelle est la situation en Grèce ?
Yannis Gkiokas : Le niveau de vie et les droits du peuple ont décru ces dernières années. C’est la plus grande attaque envers notre peuple depuis 30 ou 40 ans et ce à différents niveaux. Elle s’exprime par des coupes dans les salaires et les retraites, effectuées directement par l’Etat dans le domaine public ; dans le privé, elle passe par l’abrogation des conventions collectives. Il existe aussi des coupes dans les services de santé, sociaux, dans l’enseignement et l’éduction. Alors que le système éducatif est censé être gratuit, les élèves n’ont pas eu leurs livres à temps cette année. Tout cela a créé une situation explosive au sein de la société grecque. La colère et l’indignation se sont accumulées dans la population qui essaye de trouver des réactions de résistance. Dans ce contexte, notre parti agit.

Comment cette dégradation se manifeste-t-elle ?
Yannis Gkiokas : Par le chômage. Chez les jeunes, il atteint 43% ! Ensuite, à cause des taxes sur l’habitat appliquées via les factures d’électricité, certaines familles qui ne peuvent payer voient leur électricité coupée. Nous commençons à voir dans des jeunes familles, pauvres, des phénomènes de sous-alimentation. Dans tous les niveaux de la vie sociale, cette politique trouve son expression.
Comment le KKE répond-il ?
Yannis Gkiokas : Nous sommes dans la lutte quotidienne, dans les entreprises et les quartiers. Nous voulons renforcer et rendre vives les discussions pour la perspective. Cette lutte, qui se développe, nous ne voulons pas qu’elle soit une lutte du détournement ou qui freine. Aujourd’hui, le capitalisme est dans une situation telle qu’il ne peut rien céder. Il faut, pour nous, accentuer le progrès ce qui ne peut se faire comme dans les années 80 et 90. La perspective est le socialisme. Nous disons que c’est pour aujourd’hui. Nous voulons que ce soit un but de la lutte. Nous vouons sortir de l’euro et de l’Union Européenne, que les moyens de production centralisés deviennent une propriété sociale. Et bien sûr, nous voulons l’annulation de la dette grecque. Cela ne peut pas se faire par un gouvernement qui gère le système. Nous, aujourd’hui, nous ne luttons pas pour un changement de gouvernement mais pour un changement de classe au pouvoir. Cette perspective, il faut qu’elle soit un objet de discussion dans les luttes afin de gagner du terrain dans les consciences populaires. Ces deux dernières années, les communistes et les combattants qui participent aux manifestations et aux organisations de masse ont connu des réussites. Par exemple, ils ont permis de faire réembaucher des gens licencier, de remettre le courant dans les foyers où l’électricité avait été coupée, ont conclu des conventions collectives avec des augmentations. Notre participation à ces luttes est décisive, en opposition avec la direction du mouvement syndical qui, dans son essence, soutient la stratégie du gouvernement même s’ils le critiquent.
Syriza dénonce aussi les politiques du gouvernement. Est-ce une main tendue ?
Yannis Gkiokas : Non, nous avons une différence et avec Syriza, et avec le PGE en ce qui concerne la crise et la sortie de crise. Nous voulons une croissance différente : notre pays ne sera pas membre de l’UE mais appartient à l’Europe. Les moyens de production seront socialisés. C’est en contradiction avec les propositions de Syriza qui recherche une solution dans le cadre du système, à l’intérieur de l’UE. Ces conceptions et stratégies ne jouent pas en faveur de l’intérêt populaire. C’est pourquoi, les notres sont différentes. Et nous sommes contre la proposition de paix sociale qui conduit à la collaboration de classes. Elle ne peut exister dans le cadre du capitalisme car il y a deux classes opposées. L’important est de renforcer la lutte des classes.

Entretien réalisé par Fabien Perrier

samedi 18 février 2012

L'ombre d'un pouvoir aux abois


L'ombre d'un pouvoir aux abois, mais l'aurore n'est jamais loin.


J'ai le sentiment que cette campagne est rendue à un point névralgique. Les principaux protagonistes sont à peu prés connus en tous cas ceux qui joueront un rôle important voire essentiel dans cette campagne qui s'annonce tendue et âpre.

Marine Le Pen l'autre soir sur France 2 a semblé bien fragile devant la force de conviction, la détermination et l'argumentation toujours juste du candidat du Front de Gauche. C'est parce- que Jean-Luc Mélenchon a une pensée droite, dans le sens ou elle ne dévie pas de son but et de la ligne politique que nous nous sommes fixé: «L'Humain d'abord» que nous sommes en train d'apparaître comme La force de Gauche, qui avance et permet de réfuter les faux semblants de respectabilité de l'extrême droite. L'autre soir, le Front National et sa candidate a dévoilé son vrai visage. 
Ce combat pour révéler la vraie nature anti-démocratique, anti-républicaine et anti-sociale du FN a été, je pense une étape importante et nécessaire pour maintenant s'attaquer à Sarkozy et son extrême-droitisation. Il suffisait de voir les ronds de jambes entre Marine Le Pen et le conseiller du prince. Il ne se cache même plus pour se séduire. Notre pays à toujours eu une partie non négligeable de la droite et du patronat qui comme en 1936 et 1940 préférait "la collaboration au Front Populaire». D'ailleurs, pour mémoire, François Fillon alors ministre des affaires sociales en 2003 du gouvernement, lors d'une séance à l'assemblée nationale sur la contre réforme des retraites déclarait: «Si nous avons eu la deuxième guerre mondiale et les nazis, c'est à cause du Front Populaire!».



Le vieux continent au bord de l'implosion

Il n'y a donc pas de hasard ou une sorte d’égarement de la part de certains dirigeants de la droite. Mais bien une idéologie qui ressurgie dans les moments de grandes tensions sociales et politiques. Il faut dire que le contexte économique et social de notre vieux continent semble au bord de l'implosion. L'oligarchie au pouvoir en France et en Europe par leurs politiques de disette et de casse sociale et économique s'en donne à cœur joie.


Mais, on le voit en Grèce mais aussi au Portugal, en Espagne et bientôt en Italie le Peuple ne s'en laisse pas compter et le début d'une prise de conscience fait son œuvre. Nous n'y sommes pas pour rien (Die Linke, Izquierda Unida,Syriza, Front de Gauche...) dans ce réveil des luttes et dans la volonté de relever la tête et de renverser la table. Nous sommes à un moment de l'histoire qui va déboucher soit vers de nouvelles perspectives humanistes ou bien nous risquons de connaître de très graves tensions. C'est pour éviter le pire que nous nous battons.