Voilà une initiative, qui est le fruit d'un rapprochement entre trois associations(1) qui ont souhaité donner une dimension nouvelle à leurs travaux respectifs de développement culturel sur un territoire, qu'est le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.
Des oeuvres au coeur de la vie
Le coeur de ce projet est de proposer à la population des oeuvres d'artistes contemporains qui sont installées au coeur de la Forêt à cheval sur le département des Landes et de la Gironde. En effet pour cette première année ce sont les communes de Biganos, La teste de Buch, Commensacq, Arue et Garein dont le Maire est le Président de l'association "La Forêt d'Art Contemporain" qui ont accueilli différents artistes venu d'horizons divers.
La première oeuvre de Laurent Kropf, "Le vieux père" est un pied de nez bienveillant et espiègle à l'art statuaire tel qu'il a pu exister au 19ème siècle. Cette statue qui trône face à l'entrée de la médiathèque de Biganos, sur son socle fière comme Artaban, le poing levé sous son linceul jaune canari, est finalement un résumé de l'esprit des organisateurs de cet événement.
A la foi une grande exigence artistique, des valeurs communes liées à un territoire, dont le socle commun est l'arbre et la forêt et une bonne dose d'autodérision.
En voyant ce Vieux Père, on ne peut s'empêcher de penser au personnage de Monsieur de Champignac, et ses discours xyloglottes, c'est à dire sans queue ni tête.
Et samedi 19 Novembre nous aurions pu entendre cette logorrhée:
"Le chef
d'oeuvre que vous avez devant vous représente le champignacien qui, fier de son
agriculture et de son industrie, lance d'une main sûre un regard plein de
confiance vers l'avenir qui l'attend...qui euh... de pied ferme... Et c'est du
haut du fier symbole au pied duquel j'ai l'honneur de me trouver en ce jour,
que je dis, à chacun de vous, mes chers administrés, d'une voix vibrante: Champignacien Debout!".
Notre pérégrination ne pouvait mieux démarrer. Nous avons rejoint par la D 112 sur la route de Cazaux, au niveau du Zoo, tourné à droite et aprés avoir passé le passage à niveau, vous tomberez presque par inadvertance sur "La Moderne". Dans une sorte de no man's land, ni tout à fait une friche, ni un terrain vague mais plutôt une sorte de lieu improbable qui se demande encore ce qu'il va devenir.. C'est là que Sarah Tritz a été autorisé à s'exprimer. Il s'agit sans aucun doute de l'oeuvre la plus déroutante de ce parcours. Déroutante au sens ou l'on ne sait trop s'il s'agit d'une ruine ou d'un chantier abandonné, comme dans la grande banlieue de Madrid avec ses immeubles squeletiques livrés au vent de l'histoire de notre crise financière.
Avec l'aide des maçons de la commune de la Teste de Buch, l'oeuvre a évolué au fil de la construction. Sarah Tritz était partie de plans de collages de dessins à l'encre, mais les circonstances, l'implantation choisie par la municipalité, là aussi au départ assez déroutante, lui à permi d'improviser et de modifier le projet de départ. Des couleurs vives comme ses carreaux de verrre d'un bleu qui peut rappeler selon certains jours et certaines heures le bassin tout proche. Des ouvertures ont également été rajoutées, créant un ensemble cohérent dans ce qui au premier abord apparaît comme déstructuré. Elle nous révèlera même qu'a certains moment de la construction elle a pensé à l'architecte Le Corbusier dont on peut voir la cité Frugès à Pessac.
Le temps passant, nous reprîmes notre route pour cette fois nous diriger dans les Landes, vers ma commune Commensacq ou nous attendait un wagon.
Le mystère était à son comble.
Le mystère était à son comble.