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mardi 29 décembre 2009

Synthèse programmatique pour les élections Régionales en Aquitaine

La relocalisation de l’économie au service de l’emploi et de l’environnement.


Voici une présentation du projet du Parti de Gauche pour les Régionales, (projet qui je le rappel s’inscrit pour nous dans une suite logique des élections Présidentielle et Législatives. Nous avons œuvré et réussi avec nos partenaires naturels du Front de Gauche à élargir son influence, dans une alliance de front de Gauche élargi dès le 1er tour, pour être en mesure d’être en tête et de mener une vraie politique de gauche.

Après ce petit rappel, je vais donc vous parler de ce que nous appelons:

« La relocalisation de l’économie au service de l’emploi et de l’environnement. »


D’abord voici les points saillants de ce qui pourrait être notre orientation, et qui permettent de mener la confrontation contre la droite, de nourrir la réflexion au sein de l'autre gauche et montrer aussi les divergences avec la gestion socialiste des Régions.

3 aspects :

-Le type de développement: contre les pôles d’excellences sélectifs de compétences. (Ex : Landes, Sylviculture, agroalimentaire et sous-traitance aéronautique, ou en Aquitaine route de lasers et sylviculture).

-Le rapport au service public : Pbs Aménagement territoire. (Exemple de la poste, déplacement importants suppressions de services publics de proximités, santé, EDF,SNCF, Trésor Public, Gendarmerie, etc.)

-Le rapport à l'Etat et à l'Europe :

Relocalisation de l'économie au service de l'emploi et de l'environnement.
Pourquoi ?
< !- PLUS- >


Car c'est une première condition pour rompre avec le productivisme qui s'appuie sur une division internationale du travail. Division qui est défavorable aux travailleurs et à l'environnement (induit concurrence aux « moins disants » pour les travailleurs, multiplie les déplacements et favorise la production intensive).

Cette hyperspécialisation des territoires au niveau mondial comme au niveau local, interdit tout développement mixte et harmonieux.
Petit aparté à ce moment de notre réflexion sur les Pôles de compétitivité ou d’excellences

Si une telle politique réussit à spécialiser artificiellement certains territoires, elle risque en outre de les rendre très vulnérables à des chocs sectoriels que la mondialisation rend plus probables. C’est d’autant plus le cas dans le contexte français que les travailleurs ont une faible mobilité : favoriser la spécialisation des régions lorsque les travailleurs sont peu mobiles, c’est les exposer au risque d’un retournement sectoriel.

Ou, lorsqu’il y a comme avec la tempête Klaus, une fragilisation de tout un secteur économique, social et écologique.
D'où la promotion d'activités diversifiées et plurielles, permettant la réappropriation des richesses locales et la reconnaissance des compétences des salariés qui garantissent l'autosuffisance énergétique et alimentaire.

A cet égard nous militons, nous Parti de Gauche pour une agriculture nourricière, locale et la considérons comme une activité utile socialement et comme un outil d'aménagement et créatrice d'emplois). L’autre jour F2 pour illustrer les difficultés de la filière laitière, on nous vantait les méga exploitation de 50000 vaches en Ukraine d’un agriculteur belge. Voilà typiquement le type de production imbécile et source de bcps de nos pbs.
Se pose évidement la question de la reconversion industrielle vers des productions respectueuses de l'environnement et caractérisée par leur utilité sociale. Cette reconversion peut et doit s'appuyer sur les compétences acquises des salariés. (En particulier dans le secteur de l'automobile, mais aussi la chimie, Célanèse Béarn, Molex Tarn, mais pas que ! Reconversion dans les productions agricoles, voir pbs de l’eau !!! Article S.O)

La réflexion sur les politiques de formation et d'emploi doit s'engager dans une logique de satisfaction des besoins sociaux auxquels il faut répondre.

Pour autant la relocalisation de l'économie n'est pas suffisante. Pourquoi ?

Car elle ne permet pas de répondre à l'enjeu posé par la démocratie sociale qui demande la socialisation de l'économie. Concrètement il s'agit de privilégier et de soutenir des formes d'entreprise qui reconnaissent les salariés comme étant à l'origine des richesses produites comme les SCOP ou le mouvement mutualiste. Elle doit donc s’accompagner d'une intervention économique plus directe dans le cadre des entreprises de l'Economie Sociale et Solidaire en particulier où l'on peut imaginer que les Régions s'engagent dans le capital de celles-ci.

La planification écologique :

Elle nécessite évidement un cadre national et européen très différent.

Néanmoins des politiques concernant l'eau et l'air comme biens communs dont l'accès doit être garanti à tous et dans le temps ce qui les rend par conséquent incompatibles avec la gestion privée dans la mesure où l'intérêt des vendeurs est d'en vendre le plus possible, le plus vite possible.

Politique des Transports

Une nouvelle politique des transports respectueux de l'environnement et la recherche d'alternative au routier doit être mis en place rapidement. D'où un développement qui refuse la spécialisation des territoires (là je dors, là je travaille, là je consomme, y compris pour la qualité de vie on repassera)

La Région dispose d'outils prescriptifs pour imposer cela, elle peut agir sur le foncier, elle peut conditionner ses aides à la régie publique de l'eau, accompagner ceux qui veulent sortir d'une gestion privée. La région Aquitaine et Mr. Rousset en particulier n’interviennent pas pour soutenir son camarade Emmanuelli dans ce combat.

D'où la nécessaire évaluation des conséquences écologiques accompagnée de la vérification de l'utilité sociale de tout projet ou infrastructure. (Ex. Pau Langon mauvais projet de A65, 2x3 voies A63…) Il est pour le moins paradoxal de continuer de développer la route alors que dans le même temps on nous rabâche que nous devons employer le plus possible les transports en commun. De la même manière, la direction de la SNCF, dans son projet de réorganisation/démantèlement du fret avec la suppression de plus de 200 gares de fret, supprime les wagons isolés, ce qui va mettre sur les routes plus de 800 000 milles camions!!! Sans commentaires. Cela démontre que les engagements prit lors du Grenelle de l’environnement, ne sont que des effets d’annonces.

Cela démontre bien que nous devons changer notre mode de développement et que ce sont ces critères qui guideront l'octroi d'aides ou non de la Région.
Celui-ci ne peut être assumé que par la puissance publique (coût + intérêt général).
La Région peut et doit y participer à hauteur de ses moyens bien évidement !

J’en viens logiquement à la synthèse entre les enjeux environnementaux et sociaux comme garantie de l'égalité
Seuls les projets qui les rempliront effectivement seront soutenus et place le modèle de l'Economie sociale et Solidaire au cœur de notre projet.
Certes il nous faut imaginer des indicateurs pour évaluer ces politiques, affiner ces critères mais nous savons que nous refusons de nous soumettre à la pression des grands groupes qui pratiquent le chantage à l'emploi et finissent par délocaliser pour augmenter les dividendes des actionnaires.

Dans cette logique, de garantie des droits des salariés, le Parti de gauche et le Parti Communiste avec ses parlementaires a déposé au mois de juin un projet de loi intitulé « le bouclier social », sur lequel nous devons nous appuyer !
On peut intervenir sur la dépollution des fleuves et des sols mais cela s'accompagne obligatoirement de la promotion de l'interdiction des polluants comme le nitrate. (Agriculture intensive, ex. algues vertes, appauvrissement des sols, etc. (Lien avec national).
Critères aussi pour soutenir les projets locaux, non dans un rapport clientéliste aux territoires, mais en cherchant à influer sur la nature des projets locaux, comme l'obligation du seuil de 10% de logements sociaux en zone dense.

Voilà pour le type de développement !

Le rapport au public et au service public d'éducation, de santé et de transport, c'est dans ce cadre que nous pourrons agir prioritairement dans les Régions.
Etant entendu qu'il faut les soustraire à la marchandisation : un service public de la formation professionnelle articulée entre les Régions en serait une illustration.

Privilégier fermement l'école publique.

La loi considère comme égalitaire que de donner des dotations élèves identiques aux lycées publics et privés alors que les conditions de travail, d'encadrement peuvent être profondément inégalitaires. Ainsi on ne fait que favoriser ceux qui ont déjà. En tout état de cause c'est l'enseignement public qui doit être privilégié et refuserons tt aides à l'investissement dans le privé.
Dernier avatar de ce démantèlement

Enfin la refondation républicaine:

Respect du cadre laïc de l'enseignement, soutien à une forme d'économie qui reconnaît la place des salariés, relations internationales qui ne soient pas la recherche de nouvelles clientèles…
Certes. Mais est-ce suffisant ? Nous parlons dans ce texte de désobéissance civique qui fait sens vers l’insurrection civique, par les urnes.

Désobéissance civique parce que le cadre législatif national et européen constituent des entraves objectives à nos politiques. Comment faire un service public de la Fonction Publique si les directives européennes imposent leur mise en concurrence ? Pourquoi appliquer des lois contraires à l'intérêt général

Nous devons le dire. Nous ne pouvons mener une campagne à l'image de celle des socialistes sur l'Europe.

Donc il faut le dire et dire comment nous y répondons. Les Régions de gauche doivent s'engager dans la confrontation avec la droite et agir de concert plutôt que de céder à la mise en concurrence des territoires à qui l'EPR ? A qui le pôle de compétitivité ? A qui la filière machin ou la filière truc… Mais ça n'est pas suffisant même si on aurait aimé que l'Association des Régions de France et son président Mr. Rousset constitue un point d'appui dans le rapport de force avec l'Etat. Hors il n’en a rien été. Bien au contraire.
Il nous faut expliquer et populariser ce qui fait problème et nous appuyer sur l'implication populaire pour obtenir des changements législatifs ou préparer ce que nous ferions au niveau national.
Ainsi, cela nous permet de relier question nationale et question européenne.

Voilà pourquoi le P.G propose avec ses partenaires naturels du FG élargi le paquet électoral. Régionales, Présidentielle, Cantonales, Législatives.
Car on voit bien que tout est interdépendant. Les décisions Régionales découlent bien souvent, tout du moins au niveau des orientations, de fonds de l’État qui lui-même dépend de décision Européennes.


EXEMPLES DE PROPOSITIONS CONCRETES EN VUE DES REGIONALES

Aménagement du territoire :

- Maintien de la gratuité de la RN 10, condamnée à terme.

- Principe du tarif unique sur tous les transports régionaux (TER compris)

- Développement des réseaux départementaux interurbains à tarif unique (comme dans les Landes depuis septembre 2009)

- Maintien des trains TER dans les Landes, notamment entre Dax et Bayonne (remplacés par des bus polluants et en retard chronique !)

- Redéploiement du réseau ferroviaire en Aquitaine

- Etude sur le coût du rétablissement de liaisons ferroviaires départementales : Mont-de-Marsan – Aire sur Adour-Tarbes, Mont de Marsan-Saint Sever

- Renforcement de la liaison Peyrehorade-Bayonne par rail, notamment réétude des horaires

- Poursuite de l’effort de réouverture de la ligne Oloron-Bedous-Canfranc.

- Étude sur la réouverture des gares de fret fermées depuis 2007 : Basta-les-Forges, Labenne, Laluque, Saint-Vincent de Tyrosse dans les Landes et maintien des gares de fret menacées par le plan fret 2006 : Ychoux, Labouheyre, Peyrouton-Dax et Misson-Habas.

- Développement de la régie publique de l’eau (comme dans les Landes)

- Encouragement du covoiturage à l’échelle régionale

- Limitation de vitesse à 110km/h partout en Aquitaine sur les voies rapides et autoroutes (enjeu de sécurité routière majeur et de consommation de CO2)

- Implication de la Région dans l’élaboration des documents d’urbanisme (elle est aujourd’hui absente) : prise de délibération contre l’étalement urbain, présence lors des réunions locales

Développement économique

- Arrêt des subventions aux entreprises qui licencient pour faire du profit

- Soutien à une agriculture responsable, aux labels de qualité (notamment bio et équitable)

- Aide à la reconversion des agriculteurs en fonction de l’évolution des cours des matières premières

- Soutien aux formes d’entreprises solidaires (telles les SCOP), dans le cadre de création ou de reprise d’entreprise.

- Fusion des EPFL (Etablissements Publics Fonciers Régionaux) au sein d’une structure régionale puissante et au service d’une maîtrise foncière d’intérêt général.

- Création d’un grand pôle public des énergies renouvelables, sous forme de SEM par exemple.

- Soutien à l’utilisation et à la transformation sur place des ressources naturelles et des matières premières : bois, pétrole, maïs, bovins…

- Promotion d’un éco-tourisme populaire : appui aux structures touristiques publiques (tels que les campings municipaux ou villages vacances)

- Droit de regard de la Région dans la gestion des Ports et Aéroports aquitains.



EXEMPLE D’UNE FICHE ARGUMENTAIRE POUR UNE PROPOSITION

Proposition

Maintien de la gratuité de la RN 10

Argumentaire

Le projet : l’Etat met en concession pour 30 ans la RN 10 de Salles (33) à Saint-Geours de Maremne en vue de sa mise aux normes autoroutières et sa mise en 2x3 voies. L’entreprise chargée de ses travaux installera deux barrières de péages en pleine voie, au niveau de Castets et de Liposthey.



Principe de libre circulation des personnes menacé

Axe majeur pour les transports de voyageurs et de marchandises

Mise à péage : difficulté financière accrue pour les conducteurs, notamment les domicile-travail

Précédent historique : jusqu’à aujourd’hui, le trajet le plus court est l’itinéraire gratuit.

Demain, pour aller de Bordeaux à Bayonne sans passer par un péage, on roulera en moyenne 30 km et une heure de plus qu’aujourd’hui ! Report de trafic sur le réseau départemental à prévoir. Aucune étude n’a été effectuée sur les conséquences de l’installation de tels péages !



Insécurité routière plus forte : les conducteurs ne souhaitant pas ou ne pouvant s’acquitter d’un péage

Effet pervers : contournement des péages probable, report de trafic sur le réseau départemental non adapté pour un tel trafic. Risque d’accidents plus élevé.



Bientôt : mise à péage de l’A63 dans sa partie girondine, sous prétexte d’en assurer la maintenance ?



A l’Etat de prendre ses responsabilités : mise aux normes autoroutières et sécurisation décidée en 1997 (par M.Gayssot, ministre des Transports), interrompue en cours de travaux en 2002.



Rappel des arguments développés par le projet Réponse / contre-argumentaire

Sécurisation Sécurisation de l’autoroute mais report de trafic probable sur RD non dimensionnées pour transit national ou international

Les morts sur la route se comptent davantage sur le réseau local que sur les autoroutes !

Mise à 2x3 voies Risque d’appel d’air pour les poids lourds Conséquences néfastes sur l’environnement

Mise en concession Péage, notamment contre les travailleurs qui l’empruntent chaque jour. Rappeler que les salaires ouvriers sont inférieurs à la moyenne nationale dans les Landes.

Illustration

http://www.a63-landes.aquitaine.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/2x3Phasage_cle716d79.pdf

Type d’action possible
Délibération à prendre ; étude d’un recours contentieux contre l’Etat

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