Pages

lundi 28 décembre 2009

Pourquoi, j'ai quitté le Parti Socialiste ! Pourquoi j'ai rejoins le Parti de Gauche des Landes

Petit retour en arrière

Depuis le milieu des années 90, le Parti Socialiste Français et sa direction de l'époque n'ont cessé de dériver vers une droitisation de l'ensemble de la gauche « sociale-démocrate » en Europe. Ceux-ci ont fait le choix d'abandonner le combat face à une droite revancharde et inféodée aux idéaux néolibérales venus d'outre-Atlantique.

L'Europe est bien le nœud de nos contradictions et de nos échecs passés et présents.



Tirer les enseignements

Les politiques mises en place à travers différents traités vont toutes dans le même sens: privatisation et mise en concurrence des services publics, baisse des impôts sur les revenus du capital et des hauts salaires, dérégulation des marchés financiers, dumping social, financiarisation de l'économie, culte de l'individu et du libre échange et de la mise en concurrence libre et non faussée des biens et des personnes. Cette culture de la compétitivité dans un espace de guerre économique crée de la violence sociale et génère de la peur. Hors ce type de dérive idéologique a dans l'histoire de l'humanité toujours conduit à des guerres et de la violence.

Qu'ont fait les gauches Européennes sociale-démocrate contre cela ? Rien, ou plutôt si, elles ont accompagné cette résignation idéologique!

Ce manque de lucidité et cet aveuglement béat m'ont conduit déjà en 2005 à mener avec des millions de concitoyens la bataille culturelle du « NON » au Traité Constitutionnel Européen de Lisbonne. Des dirigeants et non des moindres, je pense à Laurent Fabius, Henri Emmanuelli et Jean-luc Mélanchon bien sûr ont eu assez de courage politique car ils avaient compris le sens de l'Histoire. Cet espoir formidable qui avait vu le jour, a été trahi de façon éhontée et perverse par la direction de l'époque et plus récemment lors du vote du congrès pour entériner le fameux « traité simplifié » de Lisbonne cher à Nicolas Sarkozy et les ploutocrates de tous poils.

Cet affront anti-démocratique va laisser longtemps dans l'inconscient collectif un ressentiment à l'égard de l'Europe et des socialistes. (et par là même à l'égard des gauches européennes).

Pour autant, ceux qui ont voté en 2005 pour un « NON » de gauche et pour une véritable Europe sociale et humaniste dans un mouvement dépassant les traditionnels clivages à gauche ne doivent pas désespérer!

C'est pourquoi, j'ai décidé, le jour du vote des listes pour les Européennes dans les sections du Parti-Socialiste, de présenter ma démission et d'informer mes camarades des raisons de cette décision importante et difficile.

Je pense que ceux qui avaient fait le choix d'une Europe de progrès social doivent pouvoir se retrouver dans cette construction d'un Front de Gauche pour les élections Européennes et du Parti de Gauche et tous ceux qui à moyen terme souhaitent la construction d'une véritable alternative politique, sociale, économique et culturelle des gauches Européennes.

Enfin, les derniers avatars du Parti-Socialiste au Congrès de Reims, n'ont pas permis à celui-ci de clarifier sa situation et a au contraire créé plus de confusion. La ratification enfin du « Manifesto » du P.S.E à Madrid de la première secrétaire fraîchement élue, programme qui prévoit l'application du traité simplifié de Lisbonne, fut pour moi un casus belli.

Pourquoi le Parti de Gauche

Dans ces conditions, pour mettre en conformité ma pensée et mes actes, et pour toutes les raisons que j'ai évoqué précédemment, je rejoins dès maintenant Jean-luc Mélanchon et Marc Dolez et les nombreux militants et citoyens qui ont déjà entrepris cette démarche. Comme le rappelle Jacques Généreux, fort justement, n'oublions pas les paroles de Jaurès « La démocratie jusqu'au bout! », maxime qui devrait guider chacun d'entre nous à chaque instant.

Je continuerai et je continue d'entretenir des liens d'amitiés avec ceux de mes camarades et amis qui pensent pour de multiples raisons, bonnes où mauvaises, que la bataille interne reste la meilleure stratégie. Je leur souhaite bon courage et je sais que nous nous retrouverons peut-être bientôt ensemble, lorsque l'Histoire nous l'imposera, pour gagner cette formidable bataille idéologique et culturelle face à une droite antisociale et une social-démocratie sclérosée!

Jean-louis Boutevin.

Membre de la 1ère Circonscription de Mont de Marsan
Membre de la Commission Nationale à la Culture, en charge du "spectacle vivant"

Ancien membre de la section de Labouheyre
Ancien conseiller municipal d’Alençon (1995)
Syndiqué CGT (1986).

Aucun commentaire: