Le voyage
Au départ nous devions nous rendre avec des amis à Venise pour aller entre-autre à la biénnale d'art contemporain, mais patatra, des petits soucis logistiques nous a amené vers les contrées du Haut Jura et de la vallée de la lou.
Après avoir traversé d'Ouest en Est notre beau pays, certes sous la pluie, mais en cette fin du mois de juillet rien de très original,j'avais grâce à de bonnes carte routière, préparé un itinéraire de choix.
Nous avons quitté Bordeaux aux alentours de six heures du matin.
Le début du parcours fut simple, A89 jusqu'à la sortie N° direction Feurs.
Nous avons contourné Lyon par la façade Nord, c'est à dire N7 puis traversé Fleurieux, Lentilly ou nous avons acheté chez un Charcutier traiteur de quoi collationner, là nous avons emprunter un échangeur vers Limonest, après cette bourgade, N 6 direction le Chères, au carrefour à droite nous avons emprunté la D16 pour traverser Chasselay, ensuite St Germain mont D'or, D51, à droite Neuville sur Saône, rivière que nous avons longé sur plusieurs kilomètres, dans un paysage cahotique d'anciens entrepôts désaffectés où de maisons bourgeoises qui ont perdues depuis longtemps le charme et la prestance ou ce bord de Saône devait être un lieu prisé par un petite bourgeoisie de l'époque, pour ensuite reprendre la D433, la A46, la A 432, la42 et enfin la l'A40 direction Bourg en Bresse!
Je ne sais si ce fut la satisfaction non feinte à mon épouse et moi même d'avoir dans ce dédale de routes départementales, d'agglomérations du grand Lyon, d'échangeurs de nationales et d'autoroutes qui se chevauchent et se croisent comme autant de pièges à déjouer, bref, nous pensions avoir fait le plus dur quand nous nous aperçûmes que nous nous dirigions vers... Genève, ou bien????.Damned!!!
Nous venions de louper la fourche qui sépare les deux A40. Il faut dire que la pluie à ce moment là redoubla de vigueur et une circulation dense formait comme un brouillard digne des célèbres "fogs Londoniens" dans les romans de Conan Doyle et de son personnage favoris le célèbre Sherlock Holmes. Mais revenons à nos vaches mauves! (Oui, vous savez, celles que l'on voient à la télé pour une marque de chocolat au lait?!!!).
Evidement, pas de demi-tour possible, un rapide coup d'oeil à ma carte Michelin N° de la savoie et du Jura pour trouver un plan B. C'est à dire sortir à Nantua de l'A40 et prendre le D... ,puis prendre une petite route blanche direction Oyonnax par ... Tout comme dans chaque création artistique, "l'accident", l'imprévu, réserve la plupart du temps des opportunités de découvrir des nouveaux chemins.
Et là, cette prophétie de "l'accident", s'est concrétiser par une route sinueuse à souhait au milieu de magifique conifères majestueux, quand au détour d'un virage sombre, un panneau datant sûrement des années 1970, indiquait le lac de Génin. Le petit chemin goudronné qui serpentait sur un replat, débouchait sur ce lac d'un bleu indigo,laiteux au milieu d'une clairière d'un vert foncé épais et dense qui semblait s'enfoncer au plus profond de cette eau immobile comme figée pour l'éternité. Il y avait quelque chose d'un peu irréel, comme dans un conte de Grimm. La pluie avait cessé de tomber, mais l'humidité ambiante, les gouttes de pluie qui tombaient des sapins, donnaient à ce paysage féerique une dimension encore plus incroyable, comme si le temps demeurait suspendu depuis ce petit panneau des années 70 au bord de la route.
Un voyage dans le temps.
Il y a comme celà, dans certains coin de notre pays des traces encore visibles et vivantes d'un passé si proche et si lointain. Celà, m'a fais pensé au dernier travail de Raymond Depardon sur les paysages de France. Il y avait aussi, un côté presque inquiétant, comme dans un film d'anticipation. Un beau lieu de tournage en tous cas.
Découverte du Jura et du Doubs
C'est une région que je connaissais mal et pour tout dire quasiment pas du tout.
J'avais juste fait une tournée dans la région de Mouthe, au bord du lac de Joux, avec "la Compagnie des Hommes" et le spectacle "l'Amour en toutes Lettres".
C'est toujours pour moi, un plaisir incroyable de découvrir des paysages, des architectures et des atmosphères tellement éloignées de celles que l'on côtoient au quotidien, que je ne me lasse jamais de partir vers de nouveaux horizons.
Donc le Jura est une région située à l'Est de la France, non loin de la Suisse, pour ceux qui sont nuls en géographie et aussi pour ceux qui aurait une vague idée un peu brumeuse de la géolocalisation de cette contrée ! Bref, nous avons découvert sous la pluie et la brume, une région extrêmement riche historiquement et une nature faite de forêts mélant des essences variées et d'une richesse incroyable.
D'ailleurs le mot juria en latin signifie "forêt" ou forêt sauvage" ou "forêt de montagne" qui lui vient du celte joris.
Cette région a également un passé trés riche par ses hommes qui ont eu des influences importantes culturellement, politiquement et continuent pour certains d'interroger notre présent. Je citerais par exemple, Claude Rouget de l'Isle auteur de la Marseillaise, Proudhon philosophe et homme politique, Marcel Aymé qui fut un écrivain au talent prolifique. On reteindra bien-sûr le roman "la table au crévé", prix Reanaudot (1929), "La Vouivre (1941), "Clérambard (1950), pour les plus célèbres. Il fut un auteur trés controversé et comme l'on dit maintenant "politiquement incorrect", c'est à dire travaillant avec une grande liberté dans son écriture et les thèmes abordés. Il restat viscéralement attaché à sa région et utilisat même à travers ses écrits, entre-autre le patois franc comptois. Il fut sans conteste un auteur ou l'étude sociale de ses personnages fut trés présente. Ses dialogues restent parmi les plus riche de notre littérature contemporaine.
Ce tableau qui nous semble aujourd'hui, à priori, simple et comme témoignant d'un moment de la vie de tous les jours, fut à l'époque un scandale sans nom!
Pour la première fois dans l'histoire de la peinture, ce n'était pas le noble, l'écclésiaste, les princes et princesses, l'imagerie religieuse que l'on donnait à voir. Non, mais tout simplement le Peuple, dans sa simplicité et dans un décor naturel. Aucune emphase, pas de décorum alégorique, mais au contraire une restitution fidèle de la lumière, de la rudesse du temps, des visages sans fards une volonté de témoigner du réel. D'ailleurs, ce tableau de trés grande taille peint entre 1849 et 1850, deviendra emblématique du "réalisme", courant stylistique dont il deviendra le chef de file. Proudhon, parlera pour cette oeuvre et celle des "Casseurs" de première oeuvre socialiste de l'histoire. Ce tableau et bien d'autres sont à voir dans ce nouveau musée Gustave Courbet d'Ornans. Il est la propriété du département du Doubs, qui s'appuit sur trois bâtiments: la maison Borel, l'hôtel Hébert et l'hôtel Champereux. J'aime particulièrement la passerelle en verre qui laisse apparaître sous vos pieds la belle rivière La Loue et ses jolis cols verts. Je vous engage vivement, si vous visitez cette région de passer un moment dans ce lieu, qui allie nature et culture. Une vraie réussite. http://musee-courbet.doubs.fr
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